Merci yas!

Dans trois jours , ce sera sans doute l'un des plus beaux anniversaires que ce pays ne connaitra jamais,le 9 novembre 89 , le mur de la honte tombait , c'était enfin la fin des barbelés et un nouveau départ pour des familles séparées depuis tant d'années!

bon anniversaire!

Voilà , il est l'heure.

Hier soir , tard , après une discussion avec l'une d'entre vous qui se reconnaitra  , j'ai su qu'il était l'heure pour moi de vous dire au revoir.

Je ne sais pas si j'avais des questions finalement quand je suis arrivée ici , mais j'emporte avec moi la réalité qu'il va me falloir affronter. Je pars pour ne pas trainer mes fantômes , je pars pour vivre .

Je suis tombée d 'un arbre , il y a bien longtemps déjà , et vous avez tous été pour moi de bien belles branches qui ont ralenti ma descente .Je pars parce que ma chute est terminée , je suis arrivée , et grâce à vous , les coups ont été amortis. Pour celà , je vous remercie .

Je continuerai à venir vous rendre visite, chez vous, ailleurs,là-bas, ici , je n'ai plus rien à dire .Mon souffle est coupé .

Je vous embrasse .

Je quitterai le lent navire
Qui m'aura guidé en enfer
Pour avoir vécu trop longtemps
Pour n'avoir pas assez souffert
Et j'aurai payé le prix cher
Pour prendre ce navire marchant
Voyagé dans un container
Avec escale à Singapour

Je débarquerai sous la pluie
D'un acide ultra corrosif
On passera des mots d'amour
En boucle sur des haut-parleurs
Belles éloges et beaux discours
De tous ceux qui m'auront aimé

On saura comment me punir
Je serai seul et désossé
Je continuerai de vieillir
Dévoré par mes souvenirs
Et des acariens nécrophages

On ne me donnera plus d'âge
Je serai rongé par des maux
Inimaginables ici-bas
Les rats ne voudront plus de moi
Tant je serai sale et hideux
Et je vivrai au milieu d'eux
Considéré comme un paria

On me dévorera les yeux
Et les jours n'existeront pas

On m'arrachera les tympans
Les nuits seront sourdes et violentes

Je serai pourri par des vers
Qui dégusteront mes entrailles
(on m'aura laissé l'odorat
pour sentir ma putréfaction)
Et les spasmes de mes viscères
Seront retransmis en direct
Projetés sur écran géant
En guise de documentaire
Pour invisibles tortionnaires
Dont j'implorerai le pardon
Avec un beau vocabulaire
Auquel ils ne comprendront rien

Puis je cesserai de parler
Et resterai à ne rien faire
Sans personne pour s'en soucier
Et là...
Je serai en enfer.

(j.nicolle)

  Quand il sera un homme, il le promet avec ses mots d'enfant, ses promesses d'enfant , "il sera beau comme toi", mais non , pas comme toi ..."il sera gentil comme toi", mais non , bien plus que toi..

  J'ai la sensation de revenir d'un tour de grand huit qui aurait duré des heures et des heures , tellement en moi tout se remue depuis des jours.

  J'ai mal , je saigne, mais j'ai des trésors. Je dois penser à eux, souvent .Il y a les trésors que j'ai depuis longtemps, comme ce don d'amour.  je sais l'amour. Je le connais. Je suis une amoureuse de l'amour, des belles histoires, même de celles qui se terminent en fiasco, parce que forcément , à un moment, elles ont du être ce qu'il peut y avoir de plus beau. Il y a les trésors que j'ai découvert sur le chemin de ma vie, que j'ai si délicatement ramassés et mis précieusement  au fond de mes poches,au fond de mon lit, au fond de mon coeur. Tu sais,l'histoire des petits cailloux..Il y a surtout les trésors qui sont une évidence,l'essentiel, il est près de moi et tout devient plus simple,l'élastique amour que j'ai pour lui s'emmêle autour de mes entrailles, me serrent toute entière ,me réchauffe, et tout est beau . Je sens la pureté des sentiments,combien ce trésor est précieux et unique.Combien je veux le prendre à bout de bras, et le porter, le mettre au dessus de tout, alors je lui dis que je l'aime , et quand il sera plus grand , il le promet , "on ira dans les étoiles" alors je ne serai plus une sirène, je pourrai cesser de chanter , et la haut tout semblera plus léger....

  ....Mais avant, il se repose un peu . Celà demande du temps d'aller dans les étoiles.Mes trésors ont de dures journées.

Aujourd'hui...

J'ai pensé à ce que l'on s 'était offert, à ce que l'on voulait s 'offrir et à ce que l'on ne s'offrira jamais plus.

Tu restes le gardien de mes jours et de mes nuits, l'épaule si solide sur laquelle j'ai si souvent séché mes larmes, larmes qui coulaient , montrant ce mal de moi , ce mal de toi.

Les cendres de notre amour sont aujourd'hui enfouies à tout jamais dans cette urne jetée à la mer il y a longtemps déjà.

La mer, lieu de notre rencontre, de notre histoire et de notre fin.

(photo benji)

Bonne saint Va t'en Loin !

une belle illustration de l' amour.

Un  jour,  un fils dit à son père 'Papa, tu veux courir un
marathon avec moi?' et le père dit « oui ».
Ils courent ensemble leur premier marathon.
Une autre fois, le fils redemande « Papa, tu veux courir
encore un marathon avec moi ? » et le père dit « oui, mon
fils »
Un jour, le fils demande à son père : « Papa, tu veux courir
avec moi le Ironman ? »
Le Ironman est le triathlon le plus difficile qui existe
(nager 4km, faire du vélo pendant 180 km et courir 42 km)

Et son père dit:

-oui.

Le récit semble simple jusqu'à ce qu'on regarde ces fantastiques images.

Pour toi Delphine...

Ah, y'a des mecs!

Cher Cyril,

Comme c 'est loin.On se cachait derrière l'école pendant la récréation, et on se donnait des bisous. On était déjà des grands, on était en CM2!Je me rappelle du vélo rose offert par mon grand -père, (d'ailleurs je me rappelle aussi que je faisais la gueule parce que ma cousine Emilie avait choisi exactement le même , une punaise déjà à l'époque, alors que moiiiii je l'avais choisi avant elle,bref...),il était toujours prêt à 13H20,,contre la porte du garage à la même place,tu passais me chercher, et on allait à l'école ensemble. On habitait pas loin , mais tout de même, tu faisais un petit détour.T'avais déjà tout compris toi! Je trouvais ça mignon et c'est pour ça que t'étais mon amoureux.

Cher David,

Toi franchement, je voudrais t'oublier!Tu n'étais qu'une petite merde, un petit looser, une crapule. Je le pensais à l'époque , mais tu ne peux pas savoir combien je le pense encore aujourd'hui. Tu aurais tué ton père et ta mère pour gagner cent balles et sans te droguer hein!!!! Depuis, ton père et ta mère sont morts , et tu te drogues!

Bref, David, change rien , et va te faire foutre!(et c 'est pas parce que tu te cames)

Cher Bouchbouch,

Toi aussi , tu peux aller te faire foutre. Oh , toi , tu es un enculé de première catégorie, un champion du monde,toujours dans cette même catégorie, le roi du vice. Toi , tu es du genre à te taper la meilleure pote de ta nana, Virginie pour ne pas la nommer, elle même la nana de ton meilleur pote, Seb!

Mais merde, Seb, on a rien vu ! Mais rien . Je me marre! Ah oui , ces deux là alors, ils étaient vraiment fait pour être ensemble, je te jure seb, ils nous ont rendu service!Je remercie particulièrement la facture détaillée d'avoir déjà existé à l'époque ce qui m'a permis de quitter mon mec , Montpellier et la fac, et ma "meilleure" amie.Je l'aimais vraiment cette fille,j'avais de l'estime, mais pas au point de l'appeler plus de dix fois la nuit.Je tiens à préciser que je ne me serais pas permise d'ouvrir son courrier mais ce con , parce qu'il fallait être franchement con , téléphonait de la maison! Leur couple aura quand même duré trois semaines!  Et depuis moi , j'ouvre les courriers!

Cher Hervé,

J'ai aimé que tu m'en mettes un petit coup vite fait de temps en temps, mais sincèrement Hervé, je ne supporte plus de t'avoir devant moi, contre moi ou en moi;tu me dégoutes!J'en ai marre. Je n'aime pas ta personnalité.Je n'aime pas comment tu te comportes, ta façon d'être, de te tenir(tu penches un peu j'te jure), ta façon de parler , autoritaire . Bref Hervé, t 'aurais dû rester employé , depuis que t 'es patron , t'as le melon, t'es devenu con , et à mes yeux, t'es devenu moche , laid et plus du tout attirant.T'as perdu ta classe! Adieu Hervé.

(Punaise ça fait du bien )

Cher Jérôme,

Bon toi , on a assez parlé de toi ici, à chaque fois,je me dis que ce sera la dernière,mais tu reviens encore et toujours!Tu vois, rien que là , rien que ça, c 'est bien trop! Casse toi Jérôme, mais je t'en prie, reviens toujours! 

Cher S,

Je voulais vous écrire ce matin, et puis la vie m'a attrapé dans son tourbillon, et puis ensuite,et puis ensuite...Mais plus tard , je sais que celà ne sera pas trop tard, parce que je vous vois toujours comme mon allié, et de plus en plus je peux me l'expliquer. Parce qu'aussi , il n'est pas question de temps.

Cher Alex,

Je crois bien qu'aujourd'hui , c 'est moi qui vais t'envoyer un SMS pour aller prendre un thé.

Zou!Plus le temps de penser, faut aussi bosser !

J'ai voulu ces derniers jours , comme vous peut être , faire le bilan de cette année. J'ai essayé de bien vivre ce passage , cette transition, pour les gens qui m'entourent au quotidien, mais de nouveau depuis peu , la solitude s'est emparée de moi. Cette solitude que je ne connais que trop , celle que l'on apprend seule, celle qui ne s'apprend nul part ailleurs qu'au fond de nos entrailles.Ce matin , j'ai  collé mon visage à la fenêtre, pendant longtemps j'ai regardé cette blancheur dehors, il neige, et c'est beau.

Ces derniers jours, j'ai cru que tout pourrait de nouveau être possible . Tout me ramène à lui. Je suis dans l'attente, de quoi? je n'en sais rien, un mot, un mail, une visite , une rencontre, une explication , un rencard, une réunion, mais je sais bien que quoiqu'il puisse m'offrir, tout invariablement se terminera par une séparation .

Ces derniers jours , il y a aussi eu ce fameux mec que j'avais rencontré au bar avec lequel j'ai pris un bon chocolat chaud et lui un thé. J'ai trouvé ça chic qu'un mec boive du thé .J'ai lu dans ses yeux  le désir, l'envie , l'attente.. Il me dit que je l'attire comme un aimant,qu'il ne se pose plus de question,qu'il veut vivre tout simplement. Mais lui ne voit- il pas que plus il se rapproche, plus je m'éloigne vers ce que finalement je connais déjà. Ne voit - il pas que je brûle d'amour pour un homme ? Quand mon regard se perd dans les souvenirs , quand un mot ou un prénom me fait sursauter, quand je saute sur le téléphone, quand j'entends une chanson de  Daho , quand je croise un homme aux  cheveux longs, ne le voit il pas? je ne le cache même pas. Comment cacher ce que l'on porte sur soi, comment cacher ce qui nous colle à la peau, et qui coule dans nos veines?

Mais il faut vivre...

Alors... Sans doute, que lui et moi , on se retrouvera un de ces jours à l'horizontale et que j'aimerai ça , sans doute même que l'on recommencera ,on aura trouvé ça bon,et l'on se sentira vivant , mais sans nul doute après, je me vois déjà pleurer toutes les larmes de mon corps sous ma douche ou dans ma salle de bain,  de ne pas avoir vécu cet instant avec cet homme de passion aux cheveux longs.Se détester d'aimer et d 'avoir aimé.Je ne suis pas pressée, j'ai appris l'attente, moi , la reine des impatientes. Je crois même que du coup , celà ne m'a pas rendu service parce que je crois maintenant naïvement , que tout de nouveau peut m'arriver.

Ces derniers jours ne soyons pas naïfs, je me rends bien compte à quel point je peux aimer, je peux l'aimer.J'ai cru pourtant avoir su le ranger, mais c'était un leurre. Cette période de fêtes, il faut bien l'avouer ne m'a pas aidée.J'ai vu des gens heureux, des gens s'embrasser, des gens vivre simplement  , et vivre ensemble.

C'est ça alors, il faut vivre.Et moi je vis mal , enfin pas toujours, mais souvent pas à la bonne époque. Je vis d'avants qui ne font pas d'après , je vis de souvenirs  , de désirs et de manques. Je vis  dans cette bulle aujourd'hui éclatée, je vis pour recoller les morceaux cassés, perdus, écrasés ,éparpillés  , morceaux que nous avons laissés peu à peu derière nous, un peu partout.

Je sais aujourd'hui  que le téléphone va sonner, je sais que je ne prendrai pas de chocolat chaud mais plutôt un café, je lui donnerai un premier baiser, un peu par dépit , un peu par envie , pour combler mes pertes aussi. La partie est finie , et le téléphone va simplement sonner.

Puisqu'il faut vivre.

Je me rappelle encore et encore ce rendez- vous. J'étais à l'heure , pas trop en avance , juste à l'heure, et je crevais d'impatience . On avait fixé l'endroit du rendez-vous seulement deux jours avant , et c'est au jardin des plantes ,  que ce mercredi là , nous nous étions retrouvés. Tu es arrivé en retard, je le savais, tu étais toujours en retard.La vie nous tient dans son tourbillon . Tu disais :"je suis en retard, alors je partirai plus tard". Tu sortais alors de ta poche ce téléphone que tu détestes tant, et je me souviens encore de ce que tu disais à la secrétaire . "oui , c 'est moi , j'appelais pour dire que je serais en retard.Comencez sans moi...."Et c 'était tout. Le temps était rattrapé. Voilà.Ce mercredi là , tu m'as appelé , tu étais assis sur un banc en haut du petit labyrinthe. Je suis venue te rejoindre , nerveuse, comme toujours quand on se rencontrait , et je me suis simplement assise à côté de toi . J'avais peur, je ne sais encore pas pourquoi aujourd'hui,mais je n'aimais pas ce que je resentais alors,une gêne étrange ,je devais déjà sentir le trouble entre nous .Tu étais assis là , sur ce banc, ton porte document à ta gauche qui s 'est retrouvé entre nous . Je m'en souviens bien car tu l'as enlevé de suite et j'ai pensé alors, peut être serait ce une journée ou rien ne viendrait se mettre entre nous.

Tu ne m'as pas embrassé. Pas tout de suite. Mais tes yeux me mangeaient tout rond.

Tu étais aussi nerveux que moi ! quelle paire ! On a échangé des mots futiles , lentement, des mots tremblants.Il faisait chaud, nous sommes redescendus du labyrinthe, tu voulais t'allonger dans l'herbe . J'étais excitée car je savais que tu avais quelque chose pour moi , tu me l'avais dit la veille. Tu m'avais écrit un poème, inspiré de celui de de Musset, Une promenade au jardin des plantes.Tu avais pensé à me l'envoyer,  et puis, tu as préféré me le donner en main propre, mieux, tu as préféré me le lire. Dans l'herbe ou nous étions allongés; sous le soleil timide d'avril, je t'écoutais,  amoureuse , rêveuse .

Nous étions mercredi. Le premier mercredi du mois. J'étais encore sous l'effet de ta lecture, émue. J'appréciais cet instant d'amour avec toi , et la sirène a sonné midi .C'est là que tu m'as embrassé, que tu t'es décidé à venir enfin poser tes lèvres contre les miennes , brûlantes d'amour pour toi .Plus d'une heure que nous étions ensemble... Nos baisers, du reste de cette belle journée, n'ont pas cessé.

Plus tard, je me suis décidée à t'en reparler. Je voulais savoir pourquoi tu avais attendu autant avant de m'embrasser alors que j'attendais tant nos baisers. tu m'as simplement dit que selon toi , il était bon d'attendre. Je t'ai répondu alors  que l'on avait eu de la chance que ce soit le premier mercredi du mois, sinon , pas de sirène, et pas de baiser...Tu souriais malicieusement en ajoutant "Il m'a semblé que c 'était le bon moment et de toute façon , j'en aurai trouvé un autre Angie".

Oui , qu'il était bon d'attendre!

Je vous offre ce poème.

une promenade au jardin des plantes

Sur les bancs endormis,où j'attendais l'amour

Avec tous mes grands airs de rigueur nonchalante

Sous ces bancs d'attente où l'heure est si lassante

Vint a naitre une herbacée au fil de mes détours

De la sinistre ciguë,elle portait tous les atours

Mais à l'étreindre c'était une plante charmante

Belle ombellifère aux yeux ardents,mon amante

J'aurais voulu te survivre,beau contre-jour

Mais qui connaîtra jamais les mots qui me hantent

L'herbe verte est d'une spectatrice si feutrée

Et reste coie devant cette dame belle vivante

J'emporte de toi des éclairs de beauté

L'assurance d'une passion asphyxiante

Et que le tourment aussi est une volupté.

(Fargo pour Angie)